11/06/2022
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AFPS Alsace
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l
est 4 heures du matin quand nous quittons nos lits
et partons, entassés dans les véhicules des
bédouins, à travers les pistes chaotiques du
désert de Judée.
Nous
arrivons au bord d'une falaise. Sous nos pieds, la
mer mort. Devant nous les monts de Jordanie.
Derrière eux, le soleil qui s'apprête à se
lever. Les yeux rivés sur les rayons de lumières
nous attendons. Et le voilà, la lumière nous
fait cligner des yeux, c'est magnifique !
Ce
samedi 11 juin, nous avons assisté au lever du
soleil au-dessus de la mer morte…
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Le
village de beit Sakariya
La
route de Beit Sakariya, réservée aux
colons, est jalonnées de checkpoints qui
délimitent l'entrée des colonies.
Noura
et les femmes de la coopérative nous
attendent.Arrivés au village, nous sommes
frappés par le délabrement des maisons.
Cette situation est due au fait que, le
village étant encerclé par 14 colonies,
les Israéliens interdisent la
construction de nouveaux logements, et la
rénovation de l'habitat. |
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Cela
explique la petite taille du village : 650
habitants sur cinq groupes de maisons
séparés par les colonies.
De
plus, régulièrement, un checkpoint est
installé à l'entrée du village,
réduisant fortement les possibilités de
circulation.
Malgré
tout, la population reste animée par une
forte volonté de résistance et les
femmes ont créé des équipes de
protection et de vigilence pour prévenir
des descentes des colons et protéger les
enfants.
Noura
nous explique que l'association fit vivre
le village et son but est le suivant :
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Formation pour les femmes, autour des
problématiques de la vie quotidienne
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Contact et développement de la
communication envers les jeunes
Palestiniens pour éviter l'isolement du
village |
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Transformation des produits agricoles grâce à un
programme de coopération entre le village, l'ACAD
et la Fédération CGT des Services Publics
(confitures, pâtes de fruit, conserves diverses)
et vente sur les marché
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Création et tenue d'une épicerie de village pour
pallier aux premiers besoins des villageois. Les
femmes témoignent de leur vie difficile, toujours
sous contrainte.
Le
village est en zone C, entouré de toutes parts de
colons. La majorité de la terre agricole a été
confisquée par Israël. Les jeunes quittent le
village pour s'installer dans les environs de
Béthlehem.
Les
femmes nous racontent les méfaits de la
colonisation : l'armée israélienne et les
colonsarmés font, de jour comme de nuit, des
incursions dans le village. Les conditions de
l'habitat, les menaces d'expulsion, les agressions
et ingérences humiliantes permanentes font des
enfants les premières victimes de ce climat
d'insécurité perpétuel. |
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Le
village
de Wadi
Fukin
Nous
arrivons au siège du Conseil Villageois
vers 11 h, où nous sommes accueillis par
Ibrahim Manasra, élu, qui sera notre
guide le temps de la visite, et Amar, élu
et trésorier du Conseil |
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Ibrahim
nous raconte que le village est situé sur
la ligne verte, c'est-à-dire la
frontière qui a séparé, de 1948 à
1967, la partie de la Palestine devenue
Israël de celle de la Cisjordanie. Selon
les anciens, avant le mandat et
l'occupation britannique, la superficie du
village était de 1 200 ha. Aujourd'hui,
il ne reste, aux villageois, que 350 ha,
mais les Israéliens ont déjà établi un
ordre de confiscation de 200 ha
supplémentaires. Les villageois ne
disposeront donc que de 150 ha, dont 20 en
zone d'habitations qui sont sous contrôle
conjoint palestinien et israélien. Les
130 ha de culture sont sous contrôle
israélien (sécurité et administration).
Entre 1948 et 1956, les Israélien ont
chassé les habitants du village qui a
été détruit 3 fois. En 1956, ils
étaient tous, soit dans des villages
autour de Wadi Fukin, soit dans des camps
de réfugiés de Bethléhem. Ils
continuaient à cultiver leurs champs
clandestinement. Cette situation a
perduré jusqu'en 1972, date à laquelle
le gouverneur militaire de la zone a pris
la décision de les laisser revenir. |
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Un
officier français et les Jordaniens étaient
chargés de surveiller les habitants qui se sont
installés dans la vallée sous les arbres. C'est
alors que l'armée israélienne a tiré sur eux,
du haut de la colline, malgré les larmes de rage
versées par le Français qui n'a rien empêché.
Les
villageois se sont cachés et il n'y eut pas de
victimes.Finalement, les autorités israéliennes
ne laissèrent qu'une seule journée pour
reprendre possession d'un village…détruit.
Ainsi,
ils ont commencé par vivre dans les grottes
voisines pendant qu'ils reconstruisaient les
maisons, les écoles, les routes et chemins, …
Le
village est cerné par les colonies : TsurHadassa
au nord, BetarIllit au sud. A l'est et l'ouest
deux nouveaux projets sont en cours de
construction. Selon Ibrahim, les villageois de
Wadi Fukin sont devant une nouvelle Nakba.
Et
comme en 1950 ils ne cessent de prononcer ces mots
: " c'est notre terre, c'est notre village
". 4 ha viennent encore d'être confisqués
et plusieurs ordres de démolition de maison sont
tombés. |
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Ibrahim
nous explique que les grillages des colonies
empiètent de 40 à 50 mètres sur les terres du
village, au nom de la sécurité des colons.
Il
pense que d'ici trois ans, ils auront confisqué
toutes les terres de Wadi Fukin. Les colons ne
cessent de les provoquer, de les humilier, de les
rabaisser, de les discriminer. Résultat, le
terrain de jeux installés au fond du vallon pour
les enfants du village n'est plus utilisé par
peur de la violence des colons.
Les
enfants des colonies descendent régulièrement
dans le village et les cultures, accompagnés de
soldats et d'adultes armés. Là, ils détruisent
les serres, les cultures et écrivent des injures
contre les Palestiniens.
Ou
encore, les colonies lâchent leurs eaux usées
dans la vallée et parfois des produits toxiques
pour détruire les cultures. Au moment de la
construction des colonies 2 des 3 sources qui
alimentent le village ont été détournées. Le
débit de celle qui reste est réduit au tiers de
sa production.
Ibrahim
insiste sur l'importance de la solidarité
internationale et déplore l'attitude de la France
qui ne reconnait pas l'Etat de Palestine.
Il
évoque également le " deux poids, deux
mesures " au vu de la réactivité
internationale dans le conflit ukrainien et des
sanctions prises à l'encontre de la Russie.
Jamais il n'y a eu de sanctions envers Israël qui
viole quotidiennement le droit international
Il
parle également de l'Autorité Palestinienne
comme d'une administration corrompue et toujours
prête à collaborer avec l'état d'Israël qui
lui garantit des avantages et n'a que faire du
peuple de Palestine. Ibrahim nous demande d'être
les témoins de l'occupation israélienne en
Palestine. Il sait que la grande majorité des
Européens n'est pas consciente de la violence
qu'exerce l'état d'Israël sur le peuple
palestinien et ne le reconnait par comme un état
pratiquant l'apartheid. Le soleil au zénith nous
empêche de nous promener dans le vallon. Nous
faisons une rapide visite en bus climatisé, puis
nous rendons chez Ibrahim où son épouse nous a
préparé un délicieux repas. |
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La
Basilique de la Nativité
Arrivés
après 15 h à la Basilique, nous
attendons notre guide à l'ombre, car il
fait très chaud.
Selon
Saint Luc c'est le lieu de naissance de
Jésus. La première basilique a été
construite par la reine Hélène, la mère
de Constantin, entre 327 et 335. Après
avoir été incendiée par les
Samaritains, puis reconstruite par
Justinien, épargnée par les Perses qui
se reconnurent dans les rois mages,
épargnée par les musulmans qui y
exerçaient leur culte dans le transept
sud, réparée par les croisés, malmenée
par les tremblements de terre, les
pillages et les détériorations diverses,
l'église orthodoxe obtient, en 1842,
l'autorisation de la restaurer.
Sous
la Basilique se trouve la grotte où
Jésus serait né. Cette grotte est
vénérée depuis le 3ème siècle, mais
la crèche se trouve à Rome, à l'église
Sainte Marie Majeure.
C'est
un ensemble architectural de 12 000 m2
avec une voute complexe monumentale. |
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Après
cette visite rapide, faite au pas de course,
nous rejoignons l'hôtel pour boucler nos
valises. Nous sommes fourbus et épuisés
par ces deux dernières journées très
enrichissantes.
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