Il n’y avait,
cette fois, aucun prétexte, pas même un tir de roquette en
provenance de Gaza. Israël a arrêté en Cisjordanie un
responsable d’un parti palestinien (le Jihad islamique),
celui-ci n’a pas répliqué, Israël est allé bombarder à Gaza…
Même dans la logique guerrière israélienne, c’est
incompréhensible.
Pour tenter de le
comprendre, il faut se souvenir de deux circonstances. La
première est qu’Israël est en campagne électorale, et qu’en
l’état actuel de la politique israélienne, et en l’absence
de toute sanction, le fait d’aller bombarder Gaza, en toute
impunité, est toujours payant sur le plan électoral ; c’est
monstrueux, mais c’est ainsi.
La deuxième
circonstance est plus entre nos mains. Le Conseil Affaires
étrangères de l’Union Européenne a donné son accord pour que
reprennent les réunions du Conseil d’Association entre l’Union
Européenne et Israël… avec le prétexte avoué de donner des
signes positifs au Premier ministre par intérim, Yaïr Lapid,
qualifié de « modéré », alors même que la colonisation, la
répression, les expulsions d’habitants palestiniens s’intensifient.
Chaque fois que l’Union Européenne a voulu ainsi « encourager
» et « payer d’avance », on connaît le résultat : ces
gestes sont pris par Israël comme un véritable permis de tuer.
Il faut revenir à
la réalité. La réalité, c’est que la population de Gaza,
assiégée depuis 15 ans, subit à nouveau la terreur des
bombardements israéliens. Nous pensons particulièrement aux
enfants de Gaza, qui sont tous traumatisés à des degrés souvent
sévères, aux psychologues de Gaza qui tentent de leur faire
dépasser leur traumatisme… et à nouveau l’angoisse, la
terreur des bombardements, les destructions, les victimes.
En droit
international, cela a un nom : c’est une fois de plus un crime
de guerre.
L’Association
France Palestine Solidarité appelle la France, membre du Conseil
de Sécurité de l’ONU et Haute partie contractante des
conventions de Genève, à condamner sans ambiguïté ces nouveaux
crimes de l’armée israélienne, à demander l’annulation
immédiate de toute reprise de réunion du Conseil d’Association(*),
à prendre enfin des sanctions contre ces nouveaux crimes. Nous
demandons au Président de la République et à la ministre des
Affaires étrangères d’intervenir avec la plus grande fermeté
dans ce sens. Et qu’on arrête enfin de parler de « sécurité
d’Israël » lorsque c’est la population palestinienne de Gaza
qui vit dans l’insécurité la plus totale.
Le Bureau national
de l’AFPS, 6 août 2022
(*) Israël a signé
un accord d’association avec l’UE en 1995, mais a annulé les
discussions annuelles dans ce cadre en 2013 en protestation contre
la décision de l’UE de faire une distinction entre les colonies
et le reste d’Israël dans tous les accords
L'accord
d'association UE/Israël signé en tant que tels par tous les pays
de l'Union Européenne est fondé, selon son article 2 sur le respect
de la Convention Européenne des Droits de l'Homme.
Le régime
Israélien d'occupation, de colonisation et d'apraheid.contrevient
manfesttement aux principes de cette convention.L'attaque actuelle
contre la population de Gaza en est la dernière manifestation.
Chaque signataire de
cet accord est responsable en ce qui le concerne de l'application de
cet accord et peut, à ce titre, déclencher la procédure
de suspension prévue par cet accord.
Note AFPS Alsace
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