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Cinéma Bel Air - Mulhouse

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Cinéma Bel Air Mulhouse le 13 mai à 20 h.

« Little Palestine »

(en présence d'un des membres de l'équipe de réalisation du film

13 mai à 20 h.

13/05/22

AFPS Alsace

Association solidarité franco-syrienne

Logosphère, La passerelle des Talents.

Film LITTLE PALESTINE JOURNAL D'UN SIEGE - A voir dans les cinémas UGC

Abdallah AL-KHATIB

Abdallah Al-Khatib, réalisateur de ce film, est né à Yarmouk, petite agglomération en banlieue de Damas en Syrie, qui a abrité de 1957 à 2018 le plus important camp de réfugiés palestiniens au monde.

Le régime de Bachar Al-Assad, après des infiltrations de l'Armée syrienne libre appuyée par Liwa al-Assifa, décida en 2013 de l’assiéger : l’armée encercla le camp, le bombarda et interdit radicalement le passage de qui que ce soit et de quoi que ce soit, dans un sens comme dans l’autre.

Progressivement privé de nourriture, de médicaments, d’électricité, d’eau, Yarmouk se retrouva coupé du reste du monde.

A partir d’images filmées entre 2012 et 2015, le film d’Abdallah Al-Khatib raconte, de l’intérieur, les multiples façons dont les civils de sont mobilisés pour résister à la faim, au désespoir, et à la mort.

Le contexte des réfugiés palestiniens en Syrie

Retour aux sources

1850/1947

La colonisation de la Palestine depuis l’Europe débute. C’est une colonisation de peuplement, qui a pour objectif de remplacer la population autochtone par une population issue des puissances coloniales. Après la chute de l’empire ottoman, les mêmes puissances se partagent la région, fracturant des populations auparavant unies entre elles par de multiples liens. Dans le même temps elles continuent d’encourager la colonisation. (Déclarations Cambon & Balfour – Accords Sykes-Picot)

1947/48

Le nettoyage ethnique qui accompagne la création de l'état d'Israël entraîne l'exode par la terreur de plus de 700 000 Palestiniens (sur les 900 000 présents sur le territoire conquis). Ils deviennent des réfugiés, soit dans leur propre pays, soit dans les pays limitrophes (Liban, Jordanie, Syrie). C'est la Nakba.

1949

On compte 75 000 Palestiniens exilés en Syrie.

De nouvelles vagues de réfugiés viendront ultérieurement grossir ce chiffre, notamment en 1967 (guerre des six jours).

08/12/49

Création de l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations-Unies), en charge de l'accueil et de l'aide aux réfugiés. Une institution syrienne (Autorité générale pour les réfugiés arabes palestiniens) travaille en renfort de l'UNRWA pour gérer les questions d'éducation, de santé, de service social... des nouveaux arrivants.

13 camps de réfugiés sont créés dans les principales villes syriennes. Ils regroupent 45 % des réfugiés, les autres se mêlant à la population autochtone.

1957

Création du camp de Yarmouk, qui va devenir l'une des plus grandes diasporas palestiniennes du monde (jusqu'à         160 000 réfugiés, soit un tiers de réfugiés palestiniens en Syrie, plus quelques dizaines de milliers de Syriens). Il est situé à 8 km au sud de Damas.

La situation des réfugiés palestiniens en Syrie est, à cette époque, relativement acceptable : mêmes droits que les citoyens syriens pour l'accès à la vie sociale et économique, à l'éducation ; liberté de circulation ; accès au service national. En revanche, pas d'accès à la citoyenneté syrienne, ni à la propriété des terres agricoles.

L'intégration dans le tissu socio-économique syrien est d'autant plus rapide que la plupart des camps sont situés dans ou à la périphérie des grandes villes.

 

La « crise » syrienne : chronique d'un désastre

Mars 2011

Début de l'insurrection syrienne. A Yarmouk, l'opinion générale est pour la neutralité. Mais les mouvements politiques se divisent... Le Hamas se rapproche de la rébellion syrienne. Le Front Populaire de libération de la Palestine-Commandement général rallie l'armée syrienne pour combattre les insurgés. Les autres factions gardent le silence, car faibles et dépendant du régime. Un certain nombre de réfugiés rejoint l'Armée Syrienne Libre.

Le régime syrien, lorsqu’il se trouvait au abois, n’a pas hésité à utiliser les organisations palestiniennes qui lui sont soumises et les slogans d’anti impérialisme et anti israélien pour se donner une légitimité auprès des Syriens. Cette politique hasardeuse a accéléré la précipitation des camps, Yarmouk en tête, dans la guerre syrienne.

Déc 2012

Des rebelles (Armée Syrienne Libre ; Liwa al-Assifa) s'infiltrent dans les camps, dont celui de Yarmouk qui subit son premier bombardement par le régime. La grande majorité des habitants fuit les combats. Seules 18 000 personnes, les plus démunies, restent dans le camp.

 

 

Été 2013/2015

C'est cette période que documente le film « Little Palestine » Siège de Yarmouk par l'armée de Bachar Al-Assad. Le camp est bombardé. Les habitants manquent de tout : eau, gaz, électricité, nourriture, médicaments.

181 habitants meurent de faim pendant le siège qui dure 644 jours.

Des Druzes engagés dans l’armée israélienne font fuiter le soutien qu’Israël apporte au Jabhat al-Nosra, pourtant considéré comme terroriste.

Printemps 2015

Des groupes armés de l'État Islamique prennent le contrôle d'une grande partie du camp de Yarmouk. Les combats sont d'une violence inouïe.

2017/18

Contre-offensive du régime syrien. Le camp de Yarmouk est détruit à 80 % par l'aviation russe et l'armée syrienne.

Un funeste bilan

Plus de 4 000 victimes, 1 800 détenus, 330 disparus parmi les réfugiés palestiniens.

Selon l'UNRWA, les 2/3 des 570 000 Palestiniens présents en Syrie avant 2011 sont aujourd'hui des déplacés internes (de nombreux habitants de Yarmouk ont été déplacés vers le nord du pays), 150 000 auraient quitté la Syrie.

 

Résolution 194 (III) des Nations-Unies (11/12/1948) :

« Décide qu'il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leur foyer le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins » (préalable rappelé lors de l'admission d'Israël à l'ONU en 1949)